Interprète de conférence
Un interprète de conférence est chargé/chargée de traduire oralement un énoncé d’une langue à une autre. Le cœur du métier d’interprète est en effet de restituer, dans une autre langue, les paroles qui émanent d’une personne. Il/Elle doit faire cela sans en trahir le sens premier, mais sans avoir recours au mot à mot, et en conservant la justesse du ton et des nuances.
Que fait un/une interprète de conférence ?
- L’interprétation simultanée : l’interprète, assis dans une cabine insonorisée, écoute l’orateur à travers un casque et réexprime immédiatement son message dans une autre langue dans un micro. L’installation technique transmet cette interprétation aux casques que portent les auditeurs. Aujourd’hui, les interprètes sont aussi amenés à interpréter des orateurs se trouvant à distance lors de réunions hybrides ou en ligne.
- L’interprétation consécutive : l’interprète, présent dans la salle aux côtés de l’orateur, écoute tout en prenant des notes le discours que celui-ci prononce et le restitue dans une autre langue au terme de son intervention.
- Le chuchotage : l’interprétation chuchotée est, pour ainsi dire, de l’interprétation simultanée sans cabine. L’interprète, assis tout près de ses auditeurs (un ou deux au maximum), interprète à voix basse en temps réel.
- La préparation : avant chaque mission, l’interprète doit s’informer sur le contenu de la réunion ou de la conférence où il/elle sera amené(e) à intervenir afin de se familiariser avec le sujet, les orateurs, et appréhender les enjeux. Une préparation terminologique est également le plus souvent nécessaire.
Quels sont ses principaux savoir-faire ?
- Sens du relationnel et de la communication
- Maîtrise de plusieurs langues et des techniques d’interprétation
- Excellente culture générale
- Esprit d’analyse et de synthèse développé
Les principaux savoir-être de l’interprète de conférence ?
- Empathie
L’interprète doit faire preuve d’empathie de façon à se mettre à la place de l’orateur et s’approprier son message dans toutes ses nuances, celles-ci passent non seulement par les mots, mais aussi à travers le contexte de la conférence, le ton ou encore la gestuelle de l’orateur. - Curiosité
L’interprétation exige une grande curiosité intellectuelle et un intérêt pour l’actualité politique, culturelle et économique nationale et internationale. L’interprète se doit de se renseigner en profondeur sur le sujet dont fera l’objet la conférence ou la discussion qu’il/elle interprètera. - Endurance
La simultanée exige une très grande concentration, puisque l’interprète doit réceptionner l’information, la comprendre, la digérer et la restituer, tout en tenant un rythme d’environ 150 mots par minute. C’est pourquoi les interprètes se relaient environ toutes les 30 minutes, voire plus fréquemment quand ils interviennent à distance. - Communication
En interprétation, l’acte de communication est immédiat, et suppose une interaction entre orateurs, délégués et interprètes. L’interprétation n’est donc pas seulement un métier du secteur des langues, mais bien un métier de communication.
Quel environnement de travail et quel statut ?
- Les interprètes de conférence indépendants sont engagés pour des contrats de courte durée, pour des missions spécifiques et par des clients successifs. Ils sont donc amenés à interpréter des sujets variés et travaillent avec de nombreux interlocuteurs :
- organisations internationales
- ministères
- entreprises du secteur public ou privé, dont les médias
- associations
- organisateurs professionnels de conférence…
- Les interprètes permanents travaillent pour un seul organisme, la plupart du temps une organisation internationale, pour laquelle ils ont le plus souvent été recrutés après avoir passé un concours. Ils bénéficient de revenus réguliers, mais ont moins de liberté pour organiser leur travail que les interprètes free-lance. Les interprètes-conseils recrutent des équipes d’interprètes pour les besoins d’un client particulier ou d’un événement.
Rémunération
Fourchette de rémunérations en début de carrière : les revenus d’un interprète varient en fonction de son statut et de l’intensité de son activité, laquelle dépend de la combinaison linguistique de l’interprète, de son domicile professionnel et de la qualité de son travail. Dans les organisations internationales :
- La rémunération journalière nette de charges et d’impôt d’un interprète free-lance débutant est de 330 euros environ.
- La rémunération journalière nette de charges et d’impôt d’un free-lance expérimenté est de 420 euros environ.
Perspectives de carrière
Au fil de sa carrière, les interprètes élargissent leurs domaines d’intervention et les clients ou recruteurs pour lesquels ils travaillent. Ils peuvent aussi enrichir leur combinaison linguistique en ajoutant des langues de travail.
Ils peuvent par ailleurs choisir de devenir fonctionnaire international après avoir passé les concours organisés par les services linguistiques des organisations internationales (OCDE, OTAN, ONU, Union européenne, etc). Ils ont alors la possibilité d’évoluer vers des postes managériaux.
Une autre orientation consiste à devenir interprète-conseil et à conseiller des entreprises privées ou les agences d’événementielles qui souhaitent organiser des événements multilingues de haut niveau, en montant des équipes d’interprètes répondant à leurs besoins.
Quelle formation suivre pour devenir interprète de conférence ?
L’ISIT forme chaque année des étudiants au métier d’interprète par le biais de son master interprétation de conférence. Le Master de l’ISIT est membre du réseau EMCI. ll bénéficie de la reconnaissance de l’AIIC (Association Internationale des Interprètes de Conférence) et du soutien des institutions européennes ainsi que de l’ONU avec lesquelles l’ISIT a signé des conventions de partenariats (MoU : Memoranda of Understanding).
Des exemples concrets
Lisez les témoignages de Tom, diplômé 2015, de Benoît, diplômé 2014 et d’Ornella, diplômée 2013.